Au Coeur des Cathédrales de Pierres

 

"Celui qui, par quelque alchimie sait extraire de son coeur, pour les refondre ensemble, compassion, respect, besoin, patience, regret, surprise et pardon crée cet atome qu'on appelle l'amour." Khalil Gibran

 

Dans les cathédrales des Alchimistes, le feu est l’élément qui permet la transmutation du métal. Quand le symbole ostentatoire de la flèche qui défie le ciel s’effondre rongé par les flammes du remord, il perce alors le cœur.

 

Quand cette énergie pour relier l’esprit et l’âme n’est plus, le fil d’argent se rompt. Quand le cœur du monde ne bat plus que pour sauver les apparences et nourrir la cupidité, le cœur des cathédrales s’embrase. A trop oublier l’essentiel, le vital, le respect de la vie, même les symboles meurent.

 

Le feu a révolutionné l’humanité, il lui a permis d’apprivoiser le monde qui lui était hostile et de créer dans la matière ses visions et ses outils de transformations. Mais le feu est aussi indomptable, il ramène à l’état de cendre tout ce qu’il touche, tout ce qui a besoin de retourner à la terre et à la source du commencement.

 

Le feu est aussi un purificateur puissant de la matière et de l’âme. Car le feu transforme le passé en futur. Il débarrasse de l’inutile, pour amener du renouveau, là où les énergies s’engorgent, stagnent, et se chargent d’amas.

 

Toutes les constructions gigantesques de l’homme sont chargées de souffrances, réalisées avec le sang d’esclaves et de forçats et soutenus par les trésors de guerres sanglantes. Même si ces édifices renferment les plus grands secrets de l’humanité et ses plus belles connaissances, rien n’efface les mémoires que porte le silence de leurs murs.

 

Aujourd’hui l’humanité est au bord du gouffre écologique qu’elle a creusé et elle s’entête plus que jamais à ne pas voir la réalité en face, brûlante comme la flèche de Notre Dame de Paris.

 

Là, où la Terre nous montre en miroir tout le négatif de ce que nous produisons par nos pensées, nos croyances et nos actes, la nature et le vivant sont plus que jamais en danger par notre obstination égocentrique à ne voir que nos plaisirs, nos besoins et notre toute puissance aveugle.

 

Nous sommes des hôtes de l'Univers, nous devons aussi respecter la vie que nous portons et son puissant message d’Amour.

 

Note :

Texte écrit après l'incendie de Notre Dame de Paris du 15 Avril 2019

 

Jérôme Rochelle

 

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