LA CHUTE DE L'ANGE - Quand le vécu du traumatisme est trop puissant

« Là où règne l'amour, la puissance individuelle n'a nul pouvoir, et là où domine cette puissance, il n'y a point d'amour. Il est difficile de croire que ce monde si riche puisse être pauvre au point de ne pouvoir offrir un objet à l'amour d'un être humain. Il offre à chacun un espace infini. C'est bien plutôt l'incapacité d'aimer qui enlève à l'homme ses possibilités.» Carl Gustav Jung

Notre vécu intra-utérin et à la naissance comme dans l'enfance conditionnent notre rapport à la vie et à notre existence. Car cette conscience que nous avons de nous-même est depuis toujours "Spirituelle" et non "Charnelle".

Mais ce corps physique, en plus d'être notre identité, notre personnalité, c'est notre conscience d'exister. Notre conscience est ce corps, ces corps énergétiques reliés à la matrice de la Terre et du Cosmos.

Notre corps est notre "Objet" vibratoire, il ressent tout, du macro au micro, du visible à l'invisible, du présent au passé, même le futur. Mais ce corps n'a pas la capacité de comprendre l'information qui vient "blesser" volontairement ou involontairement notre personne. Le "Je Suis" se trouve alors menacé par l'extérieur, par ce qu'il ne voit pas, ne comprends pas, ne contrôle pas.

L'enfant est sans défense, car l'enfant est une graine qui germe dans la matrice de la Vie, du vivant et de la conscience. Et cette graine ne cherche qu'à Être, "Je Suis", "Tout et Rien". Mais dans l'espace de conscience traumatique, d'une "Violence" extérieure, d'une "Intrusion" dans son espace intérieur qui projette la "Souffrance" en Soi, alors il y a une fragmentation de l'Être, du "Je Suis".

Nous ne sommes pas fait pour accueillir la violence, ni la souffrance, ni la peur, ni toutes ces choses qui ne sont pas du domaine de l'Amour global et de l'Amour Inconditionnel surtout. Nous sommes des "Êtres Spirituels" fait pour vivre dans l'Amour qui nous a créé. Tout le reste est un non sens de notre existence, une perte d'orientation, une destruction de notre énergie vitale, et une blessure du "Je Suis".

L'Ange qui chute est cette part de nous-même "Brisée" par l'expérience de la conscience du traumatisme qui induit une telle souffrance intérieure, qu'au lieu d'en "mourir", nous nous fragmentons comme dans une forme de "Black Out" instantané. La chute renvoie à ce bouton "Off", qui permet de nous maintenir en vie, tombant dans une forme de néant qui nous extrait de l'instant de conscience de l'expérience traumatique et de son "Souvenir".

Car le Souvenir est ce qui fait souffrir. La mémoire est un espace de conscience qui engrange toutes les expériences de notre vécu. Plus nous avons été "Blessé" plus de mémoire nous allons stocké, car c'est un processus mental automatique de la conscience qui s'imprime. Si le premier état de conscience du "Je Suis" est négatif et violent, c'est toute notre vie que nous allons mémoriser les diverses expériences de façon volontaire et involontaire. Mais si notre premier état de conscience de "Je Suis" est positif et d'Amour, c'est toute notre vie que nous allons juste vivre pleinement chaque situations sans chercher à les figer dans le temps et le passé.

Le vertige, comme ici au Salto Angel (Vénézuela), est cette sensation d'un vécu, où l'on se voit chuter, et perdre l'état du "Je Suis", pour désactiver la mémoire de l'expérience traumatique qui ressurgit.

Jérôme Rochelle

Article sous Copyright ©  Jérôme Rochelle et L'Esprit du Jaguar éditions / Tous droits de reproductions interdits sans l'accord de l'auteur.